Les traces GPS pour le recueil de mobilité

Vocabulaire
Le terme traces "GPS" est générique, il correspond en réalité à une suite de coordonnées XY horodatées qui peuvent également être enrichies de données complémentaires (accélération tri-axiale, précision de la mesure : HDOP, VDOP, etc). Le terme GPS en lui-même est aussi un abus de langage, les outils de localisation actuelle faisant souvent appelle à bien plus que la position satellitaire pour se repérer rapidement et fiablement (A-GPS : recours aux réseaux WIFI, GSM, etc.). Enfin, on devrait d’ailleurs parler de traces GNSS et non pas GPS, puisqu’on peut utiliser plusieurs systèmes satellitaires de positionnement…


Intérêt des "traces GPS"

Une partie de la description de la mobilité peut être très fidèlement représentée par une "trace GPS". Cette partie concerne le déplacement "physique" : itinéraire, vitesse, horaire, etc. Toute une partie des informations nécessaires pour décrire la mobilité n’est cependant pas disponible, ou tout au moins pas directement (mode, motif, personnes présentes, conducteur ou passager de véhicule individuel, prise en charge du coût, etc.).

Les traces GPS dans le recueil de mobilité
Les recueils de mobilité – au delà des simples comptages – pèchent notamment par la lourdeur et la complexité des informations à recueillir auprès des personnes enquêtées. Cela nécessite généralement d’enquêter sur une période très courte (un jour, auquel on peut ajouter le week-end précédent, le dernier long déplacement, etc) avec toujours le risque d’oublis, volontaires ou non d’une partie de la mobilité. C’est notamment pour cela que les questionnaires auto-administrés ne permettent pas aujourd’hui de recueillir la mobilité de manière convenable. Les enquêtes où l’on remplit un carnet de bord pour récupérer des données sur plusieurs jours existent mais représentent un fardeau important, et on a beaucoup d’abandons et des données partielles…
Le suivi par GPS semble être la bonne solution : tout une partie du recueil est automatisé, il ne reste que quelques informations complémentaires à recueillir et on s’évite notamment les questions très chronophages des lieux de départs/arrivées et les oublis des petits déplacements… du moins en théorie (précision des données en cas de démarrage à tiède/à froid, ne pas oublier le traceur/s’assurer qu’il a de la batterie/mémoire disponible, etc.).

Plusieurs projets existent depuis quelques années dans le monde et notamment en France, retour rapide sur quelques expérimentations :
- ENTD : en 2007, l’Enquête Nationale Transport Déplacement a été l’occasion de tester du recueil par GPS : boitier dédié à emporter avec soi
- EGT : en 2010/2011, l’Enquête Globale Transport a été l’occasion d’une première expérimentation sur un échantillon très faible (une vingtaine de personnes) du recueil de traces GPS à l’aide de boitier dédiés (http://www.iau-idf.fr/egtpargps/). Dans le cadre d’un projet Predit (SMOOTH), cette expérimentation a été renouvelée (boitier dédié ou application) sur deux cas particuliers en 2013 et 2014.
- Projet Mobi-Lise (http://www.groupechronos.org/les-activites-de-chronos/innovation-multipartenariale-et-recherche-action/mobi-lise-ameliorer-les-mobilites-par-les-contributions-communautaires ) :
L’Ademe a choisi d’encourager l’innovation sur les questions de recueils de la mobilité automatisés lors d’un Appel à Manifestations d’Intérêt (AMI). Le consortium à l’origine du projet Mobi-Lise a été retenu et a réalisé une application smartphone permettant de recueillir les traces GPS. Cette application sert aussi de réseau social de proximité afin de mettre en valeur le territoire d’expérimentation (Reims et ses environs). Un test de déploiement est en cours durant le 1er semestre 2015. Le consortium cherche d’autres débouchés pour son application afin d’en faire une structure viable économiquement.
- Projet RECORD (http://www.record-study.org/accueil.html) : ce projet est réalisé par des chercheurs non pas sur la mobilité mais sur la santé (le responsable est épidémiologiste…). Ce qui les intéresse est notamment de mesurer du mieux possible l’activité physique (notamment celle générée lors de nos déplacements) mais aussi de voir à quels milieux nous sommes exposés au cours de la journée : indispensable dans ce cas de tracer tous nos déplacements, c’est l’une des composantes de ce projet plus large.
- Projet TOMOS : en parallèle de l’EMD de Lyon et de l’enquête Rhône Alpes, le projet TOMOS consiste à recueillir de la mobilité sur une semaine grâce à boitier dédié sur un échantillon de 100 à 200 personnes. Le recueil est actuellement en cours (hiver/printemps 2015).

OpenStreetMap et les traces GPS
Afin de faciliter la cartographie, OSM propose d’importer ses propres traces GPS afin de pouvoir s’en servir comme référence et dessiner un chemin, une route, etc. Ce sont les contributeurs qui chargent leurs traces et gèrent les droits d’utilisation (visible ou non, anonyme ou non, orienté ou non, etc.) de ce fait l’utilisation directe de ces données pour de l’analyse de la mobilité est à exclure (en revanche l’utilisation du service de stockage de traces peut être utile, et les données peuvent permettre d’estimer certains temps de parcours en l’absence d’autres données disponibles comme tu n’as pas d’info a priori sur l’heure du déplacement, je ne pense même pas : est-on en HP ou en HC, s’agit-il d’un jour de semaine ou de week-end, le déplacement a été fait en voiture/moto/vélo/à pied ? On n’a aucune info là dessus, difficile d’en tirer des conclusions…).
N’importe quel contributeur peut afficher une trace GPS si son auteur l’autorise, mais a priori pas d’informations complémentaires sur le sens de circulation, heure/date de passage, etc. Même si il peut être pratique d’utiliser OSM pour stocker des traces, les logiciels libres développés autour d’OSM pour traiter et visualiser ces traces, les traces GPS d’OSM en tant que telles ne permettent pas de déterminer le mode utilisé, et encore moins d’analyser la mobilité : pas d’informations sur la continuité des déplacements au cours de la journée, de données sur les caractéristiques de la personne, etc.

Partager la page

S'abonner