Besoins en données de trafic routier
Les exploitants et les gestionnaires de réseaux routiers ont en charge la gestion du trafic, la sécurité des déplacements avec notamment le maintien de la viabilité et l’information de l’usager. Pour assurer ces missions, la politique de gestion du trafic de chaque gestionnaire routier peut se décliner en différentes stratégies d’exploitation qui dépendent de la typologie du réseau et de ses caractéristiques (voies rapides urbaines, trafics pendulaires, niveaux de trafic, etc.).
Ces différentes stratégies nécessitent une bonne connaissance du trafic. Selon les objectifs poursuivis, on recense quatre types de besoins en matière de données de trafic. Certains capteurs peuvent couvrir plusieurs champs d’applications à la fois et d’autres sont spécifiquement déployés de façon complémentaire au système global de recueil de données de trafic.
Les applications en temps différé : il s’agit de l’application la plus courante, les données sont agrégées en séquences horaires ou journalières pour des besoins statistiques. La plupart des gestionnaires ne s’intéressent, dans ce cas, qu’aux débits et à la composition du trafic, débits des véhicules légers (VL) et des poids lourds (PL), le plus souvent pour la planification de l’entretien des routes. Les mesures de vitesse peuvent être utilisées dans le cadre d’observatoires, tel que l’observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). Les capteurs sont en général simples et robustes.
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Les applications en temps réel : les données sont utilisées au fil de l’eau par les gestionnaires et sont généralement fournies par séquences de 6 minutes ou toutes les minutes (voire toutes les 20s ou 6s, pour la gestion des trafics importants comme en région parisienne ou à Marseille). La nature des mesures est généralement le débit, la vitesse, la longueur des véhicules et le taux d’occupation de la chaussée. Elles sont destinées aux besoins d’exploitation pour la gestion du trafic routier comme l’affichage des temps de parcours, la détection automatique des congestions ou simplement le renseignement de l’état du trafic. Ici, les capteurs sont déployés en grand nombre afin d’obtenir un maillage dense, ils se doivent donc d’être simples, économiques, ne nécessitant qu’une maintenance réduite et associés à un système de transmission de données performant.
Les données individuelles : il s’agit de données fines de trafic appelées aussi données microscopiques. Elles sont stockées au fil de l’eau véhicule par véhicule pour alimenter des études d’aide à la définition de stratégies d’exploitation (ex : réduction des vitesses, interdiction de dépasser des PL, etc.), des études de sécurité (ex : calcul du V85) ou des études comportementales des usagers. Les mesures exploitées sont souvent la vitesse, le débit et quelquefois la catégorie, le poids des véhicules ou le temps inter-véhiculaire. Les capteurs qui fournissent ce type de donnée individuelle doivent être d’une bonne qualité métrologique.
Des besoins spécifiques : il s’agit principalement de la détection de véhicules particuliers. Les objectifs sont d’étudier, d’alerter, ou de renseigner la présence sur la chaussée de véhicules particuliers comme les deux roues motorisées (2RM), les véhicules de transports en commun (TC), les véhicules de transports de matières dangereuses (TMD), les vélos etc. Les applications sont multiples en matière de statistiques, de sûreté, de stratégie d’itinéraire ou de péage. Les besoins sont variés pour l’analyse du comportement des usagers (circulation et stationnement), la taxation des véhicules, la caractérisation du réseau (tunnels) ou bien encore pour la supervision des équipements.
On remarquera dans ce chapitre que de nombreux besoins ne sont pas encore satisfaits d’un point de vue performance et les besoins recensés ne sont pas exhaustifs.
Les informations publiées dans cette article sont extraites du guide "Panorama des systèmes de recueil de données de trafic routier" publié par le Cerema. On peut trouver ce guide sur https://www.cerema.fr/fr/centre-res...
Au delà des besoins propres des gestionnaires,des besoins d’échanges de données de trafic existent. Une ordonnance , complétée par un arrêté à venir définit les données de trafic devant être mises à disposition par les collectivités.